Lexique Rapace l'Aigle élevé aux sommets de cimes épiques, rocailleuses, d'altitudes vertigineuses, surveille immobile le tumulte avide, qui gravite en sa muse - De turpitudes mal placées, l'estime trompeuse, L'ensorcelle, l'indélébile, le réfute, d'antinomiques l'abuse "comme pour le capturer" - Son bec acéré, recourbé en ses griffes, creuse, creuse, pudique, d'attitude ravageuse, l'écuelle vacillante, que suppute l'intrigue, licite et confuse - D'incertitude, la témérité l'habite, torrentueuse, prude et généreuse, elle empenne agile, et en rut sa cible, qu'abrite la ruse "d'un fatum usurier" - l'Aigle a déployé ses ailes... destine l'éthique : curieuse, d'amplitude orageuse... L'apophtegme fertile, exulte l'abîme, discrédite l'intrus (e) - __________________________________________________ La page blanche Délecte l'esprit, Tels les pétales soyeux d'une fleur calme et flamboyante... L'innocence se répand en nos âmes embuées, Dans l'abondance, l'impact, le rythme d'un cœur frêle et écartelé... Le silence danse et chante De l'antre de l'aurore à la tombée du jour... S'y blottir, s'y donner, se laisser emporter... |
Pour A. Rimbaud Devant la sainte loi agenouillée en putain Je caresse en mon âme l'épaisse crinière, rêche, solide et fière, d'un lion rugissant de mutisme - Je laisse glisser entre mes doigts le souffle léger et froid brassé par l'enfer de ses pas, la crasse hurlante de chaleur, la déferlante rancœur du bonheur - Mon corps frissonne sous sa verve fraîcheur : s'exalte de terreur, s'ébranle à la senteur d'exil, se repliant hostile en bris de vers tranchant, mon sang sèche de croûtes d'un saule pleureur au vent - Regarde-moi avec tes yeux lagon d'hortensias - Regarde moi maudit poète et vois par ton spectre en lueur comme je suis misérable, vois comme je ris de ma douleur nomade - Ô miracles, Dieu peut bien mourir en éclats de rires ! Nous sommes bénis les joues tendues écarlates... Déchaussés aux portes souillées de nos tabernacles, nue comme un oracle naissant, je danse pour vos bras mendiants - Oui, d'un déhanchement effréné, je danse ce chant insolite et lointain, celui qu'aucun phare d'Aden à Zanzibar ne saurait éclairer - Je danse ce chant oasien, du grain de sable astral, poli par l'odyssée - Sachons nous répandre, d'un coup d'ailes et sans jambes - |